Où trouver le Seigneur ressuscité ? |
Le jour de Pâques, les femmes en deuil ont dû être bouleversées quand elles n’ont pas trouvé le corps de Jésus. Leur ami, leur Seigneur avait été injustement torturé et tué et maintenant, son corps caché ou volé ! Elles ont dû se poser des milliers de questions : qui l’a dérobé ? Où est-il ? pourquoi a-t-il disparu ? Aucune réponse ne leur a été donnée, mais une autre question, une question importante leur est posée en retour : « Pourquoi cherchez-vous les vivants parmi les morts ? »*Où trouver le Seigneur ressuscité ? Ce sont les disciples d’Emmaüs qui nous indiquent où nous rencontrerons le Seigneur ressuscité. Les deux hommes marchent ensemble, comme Jésus l’avait demandé à ceux qui devaient prêcher le Royaume. Mais ils s’éloignent de Jérusalem, de la communauté des apôtres, parce qu’ils ont perdu espoir. Soudain, Jésus marche avec eux, leur explique les Écritures et rompt le pain. L’écoute de la Parole a ouvert leur esprit, la fraction du pain a ravivé leur espérance ! Nous trouvons Jésus dans les Écritures et la fraction du pain, nous rencontrons Jésus dans la communion au sein de l’Église. L’autre histoire de Pâques est celle de Thomas, lui qui exige des preuves que Jésus est vivant. Lorsqu’enfin il retrouve Jésus, le Seigneur lui fait signe de toucher ses plaies. Notre monde aussi est plein de blessures. Ceux qui ferment les yeux sur les blessures de notre monde ont-ils le droit de dire ‘mon Seigneur et mon Dieu’ comme Thomas ? Les plaies du Christ sont les plaies du monde. Des membres de la famille dominicaine vivent en Thaïlande, où sévissent la guerre civile et la répression ; nous avons aussi des communautés très actives en Ukraine. Ils voient et touchent les plaies du Christ parmi ceux qui souffrent des horribles conséquences de la guerre. Notre frère Jaroslaw, à Kiev, nous dit : « Hors d’Ukraine, les gens voient des reportages sur cette guerre terrible. Nous, nous voyons les mêmes horreurs, non pas à travers internet mais par nos portes et sous nos fenêtres. Ce que les journaux et internet ne montrent jamais, ce sont les nombreux actes de bonté et de solidarité entre les gens, des inconnus qui aident les autres. Lorsque le côté sombre de notre humanité manifeste sa laideur, le côté le plus lumineux de l’humanité rachetée par la croix de Jésus brille aussi plus clairement. Mais nous ne rencontrons pas seulement Jésus dans les Écritures, à la fraction du pain ou dans ses blessures qui demeurent après la résurrection. Les disciples l’ont aussi rencontré lors du premier petit-déjeuner après la résurrection, sur une plage ! Ce petit-déjeuner est le seul repas que nous lisons dans l’Évangile et que Jésus a préparé lui-même. Si Pierre et ses compagnons n’ont rien attrapé de toute la nuit, d’où Jésus a-t-il tiré le poisson qu’il cuisinait ? Personne ne s’est posé cette question, ils étaient juste ravis de voir le Seigneur ressuscité. Nous rencontrons aussi le Seigneur ressuscité comme celui qui nous nourrit et nous demande de nourrir les autres en signe de notre amour pour lui : » Vous m’aimez ? Paissez mes brebis ! » Il y a tellement de faim aujourd’hui : faim du Pain de Vie, faim de la Parole de Dieu, faim de nourriture, faim de compassion et de solidarité. Pour l’amour de Jésus, nous devons continuer à nourrir le troupeau du Seigneur ressuscité. frère Gérard Francisco Timoner III Maître de l’Ordre dominicain Rome |