« Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu »
Aujourd’hui, l’ambiance est grave : après la liesse populaire de son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus connaît les affres de la Passion, la solitude de l’abandon, et l’angoisse de la mort. Sur la croix, en son sang, est achevée l’alliance qui nous sauve, alliance qui avait commencé par sa venue dans notre chair au jour de Noël, et qui se consume dans l’amour de la croix.
Ceux qui aiment le savent bien : aimer, ce n’est pas facile, et si on y trouve de la joie, on y rencontre aussi la peine. « Pour le meilleur et pour le pire », comme on dit dans les mariages. Le Fils de Dieu a assumé tous les aspects de la condition humaine, au risque du rejet, de l’incompréhension, et de la mort infâme. L’eucharistie, festin des noces et banquet de l’amour entre Dieu et son peuple, nous ramène à ce tragique par les premiers mots de la consécration : « La veille de sa passion, le Seigneur prit le pain… »
« Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. » Le prophète Isaïe entrevoit là une vérité profonde : notre joie, c’est celle que Dieu donne, mais nous donnons, nous aussi, de la joie à Dieu, qui se réjouit en nous, avec nous. Sa joie est celle du Bâtisseur, dit Isaïe. Dieu nous construit, il édifie son Église. Quand il relève son Christ d’entre les morts, il rebâtit la maison, il nous permet de nous tenir debout devant lui. Quand le Christ est plongé dans la mort et la résurrection, c’est Dieu qui rassemble son peuple en un seul corps, son Église, appelée à vivre de sa vie. Comme l’artisan contemple son ouvrage, il se réjouit de nous voir, nous aussi, rendus à la vie.
Hosanna ! La foule en fête qui accueillait Jésus à l’entrée de la ville ne mentait pas, elle ne faisait qu’anticiper cette joie de Pâques, qui est autant la nôtre que celle de Dieu.