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Mesure et démesure

« Si tu savais le don de Dieu »

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais en ce qui me concerne, dans mon éducation on a essayé de m’apprendre le sens de la mesure : « Mesure tes propos, mesure les conséquences de tes actes… » Et même dans l’Évangile, Jésus invite à réfléchir, à mesurer les risques avant de bâtir une tour par exemple.* C’est bien, c’est juste, cela nous aide à grandir, à nous construire.

Et voilà qu’aujourd’hui, l’Évangile nous dit de donner sans compter, de pardonner et de donner encore, toujours. Quelle démesure ! Mais ne nous y trompons pas, il s’agit de donner pour faire de la place. Plus tu donnes, moins tu as, c’est logique. Mais moins tu as, plus tu as de la place pour accueillir. Et finalement, si tu te donnes toi-même, ton cœur sera ouvert pour être habité par plus grand que toi. Alors tu pourras donner encore et davantage et ainsi de suite… Ça n’arrête plus ! L’amour n’a pas de mesure sinon celle de la démesure. Nous sommes dans une autre logique, une autre dimension, nous percevons quelque chose de l’infini.

Une des clés de lecture de cet Évangile est donnée par les premiers mots du texte : « Comme votre Père ». Il s’agit ni plus ni moins d’entrer dans la logique divine. L’amour se multiplie en se partageant, se donne sans mesure, sans calcul. Oui, nous sommes appelés à adopter de plus en plus la manière d’être de notre Dieu. À être saints comme lui-même est saint.

Ainsi, c’est d’une joie débordante dont nous serons comblés, une joie sans mesure que nul jamais ne pourra nous retirer.

Soeur Blandine

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