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L'église Saint-Michel d'Ampus

Histoire

Cet édifice du XIème siècle possède la pure simplicité du style roman. D’allure massive à l’extérieur, l’intérieur révèle voûtes de plein cintre, collatéraux et abside en cul de four. Un clocher carré coiffé d’un campanile flanque la façade.

L’église Saint-Michel d’Ampus commença son histoire comme chapelle du château, détruit par le duc d’Epernon. Elle fut donnée à Lérins, par Pierre et sa femme, sur le conseil de l’Évêque Bérenger de Fréjus, vers 1085. Elle était alors desservie par le prêtre Honorat. Le même Pierre, dit Assalit, en 1095, accompagne sa donation de celles de terres, vignes, moulin, pré, ferme, bois et reçoit en échange un mulet. Cinq prêtres dont deux moines de Lérins signent l’acte.

Dédiées à Notre-Dame de l’Assomption, elle prit le titre de Saint Michel après les guerres de religion, lorsque la chapelle de Saint Michel, route de Châteaudouble, fut abandonnée.
Au 12ème siècle, cette église (600 communiants) était administrée par un vicaire perpétuel et deux secondaires.

On sait qu’en 1592, Ampus avait déjà adopté le Missel Romain et que l’évêque de Fréjus, Hercule de Fleury, félicita publiquement les vicaires d’Ampus et de Callas pour leur zèle pastoral.

A l’origine, cette église n’avait qu’une seule nef de 16 m de long sur 14 m de large et 7 m de haut. L’abside est en cul-de-four.

La nef de gauche a été construite en 1728 et celle de droite en 1752, mais sans uniformité dans les trois travées : à gauche, voûte à croisillons, à droite, voûte à arêtes.

La voûte de l’église (nef centrale) aurait été refaite en 1780. Le clocher fut construit vers 1880. Avant la construction du clocher actuel, l’horloge était placée plus bas, dans une ouverture ronde qui subsiste encore. Le clocher est carré et terminé par un beffroi en fer.

Parmi les cloches, l’une est du 17ème siècle. D’un poids de 150 kg, elle est classée "monument historique" au titre des objets mobiliers. L’abbé Fabre, curé d’Ampus, en fit ajouter deux autres.

Une statue en bois représentant l’Archange Saint Michel terrassant un dragon à figure humaine daterait de la première moitié du XVI° siècle. Cette statue a été classée comme monument historique en 1912.

 

ADONIS VOLPATO (1924 – 1994)

Curé d’Ampus de 1961 à 1994 mais aussi tailleur de pierres, Adonis Volpato viendra au chevet de son église. Son travail est une fierté pour tout le village. Par deux fois, il fut lauréat du concours national des chefs d’œuvres en péril. En 1962, il entreprend la restauration de l'église paroissiale. Les travaux durent quatre ans et demi jusqu'en 1967 : 10 000 tuiles sont scellées sur la dalle de béton qui nécessite 5 000 seaux de mortier, les murs extérieurs sont rejointés tandis qu'à l'intérieur l'épaisse couche de plâtre est décapée pour laisser apparaître les pierres taillées par les moines cisterciens au 12ème siècle. Dans le même temps, le Père Volpato à qui l'on avait donné le terrain autour de l'église (à l'emplacement du castrum médiéval), a l'idée d'y édifier un chemin de croix. Pour cela, il fait appel à un céramiste britannique installé depuis quelques années dans le village : Geoffrey Hindry dit Geoff. Le curé trace lui-même avec son tracteur l'emplacement de son futur chemin de croix et discute avec Geoff des quatorze stations que celui-ci compter créer et mettre en place lui-même. Pendant que Geoff travaille à ses panneaux de céramique, le curé prépare le terrain : 400m3 de terre sont déplacés et 300 mines explosées pour modeler le rocher. Il plante des centaines d'arbres, d'arbustes et des fleurs. Les quatorze stations sont réalisées sur deux ans de 1965 à 1967. Geoff passionné par cette entreprise décide, avec l'accord de l'Abbé Volpato, de créer un quinzième panneau qui mélangera céramique et galets, plus abstrait dans sa conception. L'évêque de Fréjus viendra bénir l'ouvrage en grande cérémonie. Geoffrey Hindry meurt en 1977. Par la suite, certains carreaux employés par Goeff et qui étaient de mauvaises qualité ont peu à peu été détériorés par le gel de l'hiver. La belle station du Christ mourant sur la croix, exposée au vent, a particulièrement souffert. En 2001, la municipalité décide de faire restaurer ce bien qui fait partie du patrimoine communal (le curé Volpato mort en 1994, avait fait don du chemin de croix à la commune). Le laboratoire de Conservation, Restauration et Recherches du Centre Archéologique du Var met plus d'un an à faire ce travail de restauration et de remise en état des stations.

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