« Tandis que l’avare s’appauvrit de tout ce qu’il accapare, l’homme qui paie sa dette d’amour, s’enrichit de ce qu’il donne »… Saint Fulgence.
Février ! mois coincé entre les jours finissant de l’hiver et l’arrivée des prémices du printemps. On peut imaginer ce petit mois sans histoire, sans relief alors que cette année il revêt une certaine importance dans notre liturgie, puisque c’est avec lui que nous entrons dans le Carême ; chemin d’espérance, de joie et de confiance. Février !….Fébruare en latin, est déjà tout un programme de par sa signification : »purifier », ce qui d’office peut augurer d’une ligne de conduite que l’on imagine communément significative d’austérité, de tristesse. A contrario, le Carême est source de joie parce que Dieu lui-même, nous ouvre la porte de la foi et vient à notre rencontre. C’est un temps qui doit nous apprendre à convertir nos cœurs, et c’est, par le rite de l’imposition des Cendres, qu’est exprimé le désir de se laisser réchauffer, purifier, vivifier. De nos cendres, Dieu peut faire jaillir la vie. Nous allons entreprendre une longue marche de quarante jours à travers le désert, que l’on sait lieu de la tentation, de l’épreuve, de la solitude face à soi : c’est le temps de faire l’inventaire de nos vies. Trois clés sont à notre disposition pour accompagner notre cheminement : « la prière, le jeûne, le partage ». Avec elles nous saurons faire la place à l’essentiel en l’opposant au superflu qui dans bien des occasions, encombre nos vies. Revenons à la définition originelle de la pénitence, du partage : que nos mains soient mieux tendues vers les autres ; sachons nous restreindre pour mieux donner en nous rappelant cette pensée de Saint Augustin : « le jeûne et l’aumône sont les deux ailes de la prière ». Essayons de vivre intensément notre Carême dans le fond de notre âme ; que notre vie intérieure soit plus forte, notre examen de conscience approfondi en méditant ces deux phrases : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » » Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».
Et enfin, pour agrémenter nos prières du quotidien, nous méditerons sur cette prière des Sœurs Diaconesses de Reuilly :
« Deviens en toi-même une maison de paix, un point tranquille tourné vers Dieu. mets-toi à l’école du silence profond et vrai qui n’est pas mutisme mais passerelle vers l’écoute et la communion. N’emplis pas tes jours de mots inutiles et d’agitation. Nos villes chargées de bruits tuent dans l’homme ce qu’il a d’essentiel. Ouvre-lui une porte, au cœur purifié de ton amitié » Dominique.