« Qu’il me soit fait selon ta parole «
Marie, la mère de Jésus, était une jeune fille juive, élevée dans l’attente du Messie. Mais le Messie tardait à venir. Au temps de l’exil à Babylone comme sous la domination des Romains, les croyants juifs ont dû trouver que l’attente était bien longue. Pourtant, ils ont continué à espérer et à chanter les psaumes. La communauté des croyants et la prière partagée, ça sert à ça : entretenir en chacun l’espérance.
Et puis, l’invraisemblable survient : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. » L’ange envoyé ne lui cache rien d’une nouvelle invraisemblable : le Messie va venir, il va venir sous les traits d’un enfant, et c’est à elle, jeune fille de Palestine, qu’est réservé l’honneur incroyable de le mettre au monde.
Au lieu de protester ou de se formaliser, Marie répond d’une phrase : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole. » Incroyable disponibilité, bouleversante confiance.
Si nous trouvons que la manifestation de Dieu tarde, si nous voulons que le Seigneur vienne dans nos vies, commençons par lui faire un peu de place dans nos cœurs encombrés. En cette veille de Noël, rechantons cette hymne : « Voici le temps du long désir, où l’homme apprend son indigence, chemin creusé pour accueillir celui qui vient combler les pauvres. » Tout est dit en quelques mots : que notre pauvreté de foi, de prière, d’amour et de générosité soit assumée pour faire un chemin creux où la présence de Dieu pourra se couler, un sillon pour le Seigneur jusqu’à notre cœur. Frère Jean Jacques Pérennès