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Tour de manège

« Le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils »

J’avais dix ans, peut-être onze. Nous étions allés en famille à la Vigile pascale. C’était un peu long. Mon frère et ma sœur avaient fini par s’endormir dans les bras de mes parents. Mais tout le monde était bien réveillé quand, sortant de la messe au milieu de la nuit, les parents avaient décidé qu’on allait faire la fête, puisque Pâques c’est la plus grande fête qui soit. Il y avait une fête foraine sur la place de l’église. Notre virée nocturne ne faisait que commencer… Je garde un souvenir ébloui de cette fête de Pâques où j’ai fait du manège et des montagnes russes, à une heure indue, en m’empiffrant de gaufres et de barbe à papa.

Toutes les images de festin, banquet et réjouissances que Jésus utilise pour nous parler de la vie éternelle et du Royaume des cieux sont liées dans mon souvenir d’enfant non pas à la célébration eucharistique, mais à cette fête foraine en famille qui avait été le prolongement naturel de la joie pascale.

Nos célébrations des sacrements, ce mystère de Dieu qui se donne à l’homme, si elles sont vraiment festives, devraient déborder de la chapelle ou de l’église : dans les repas de mariage ou de baptême, par notre joli vêtement du dimanche, mais surtout dans le souci de témoigner de ce que nous venons de célébrer.

Ai-je bien partagé mon cœur en fête avec mon voisin de messe, avec la connaissance croisée sur le parvis, avec le boulanger qui me rend la monnaie, avec le mendiant qui ose à peine se sentir digne de participer à la fête ?

Frère Marie -Augustin

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