« Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! «
Marie Madeleine n’a pas renoncé à sa foi en Jésus, malgré la croix. Elle a transformé sa joie de vivre auprès de lui en espérance : elle sait qu’il n’a pas pu quitter le monde des hommes pour toujours, qu’il ne l’a pas abandonnée. Mais il va falloir vivre avec cette absence, en attendant son retour.
Cette espérance, elle ne l’a pas inventée. Elle l’a reçue de Jésus lui-même, lui qui, chaque jour, prenait le temps de se retirer pour prier. Jésus a parlé avec son Père jusqu’au dernier souffle, alors qu’il savait qu’il allait succomber. Ses derniers mots ont été pour lui : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » Qu’il s’adresse à son Père jusqu’au bout témoigne de son espérance. Il ne veut pas mourir, et il crie vers Dieu.
Ce cri d’espérance fascine le centurion, à tel point qu’il va reconnaître en ce crucifié le Fils de Dieu. L’espérance manifestée par le cri de Jésus sur la croix fait naître sa foi.
Je suis persuadé qu’une espérance vraie peut toucher l’autre qui ne croit pas. Il ne s’agit pas de grimacer d’un sourire forcé à longueur de journée, ni de proclamer benoîtement que rien n’est grave et que tout est joie. Ce n’est pas ça, l’espérance chrétienne. C’est refuser de se soumettre au néant, fixer son regard sur une flammèche, entendre une brise légère, laisser l’Esprit Saint qui est en nous parler à Dieu, crier, l’appeler. Oser lui demander pourquoi quand on ne comprend plus rien.