LA PAIX ET LE GESTE DE PAIX
La paix
Conte : Un vieil indien initiait son petit-fils à propos de la vie.
Il lui disait : « Une lutte est en cours à l’intérieur de moi. C’est une lutte terrible entre deux loups. »
« L’un est coléreux, plein d’envie, d’avarice, d’arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté. Il est toujours prêt à faire la guerre.
L’autre est rempli de paix, bon, heureux, serein, humble, généreux, vrai, plein de compassion.
Et cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant, et en chaque personne.
Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père : « Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ? »
Le vieil indien répondit simplement :
«Celui que tu nourris ».
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En chacun de nous, il y a la lumière, la joie, la sérénité, l’amour, la générosité, le pardon qui font face au tumulte, à la colère, à la violence, à la tricherie, à l’envie de guerre…
En chacun de nous, il y a deux visages, celui qui est proche de la Volonté et de la Lumière de Dieu, et celui qui en est totalement éloigné !
En chacun de nous, il y a ces deux visages, et nous sommes chaque jour totalement libres de choisir celui que nous voulons prendre.
Pour trouver la Paix, nos pensées, nos paroles et nos actes doivent être en harmonie avec la Lumière qui existe toujours au fond de notre cœur, et que nous avons peut-être enfouie, cachée, enfermée, mais qui brille toujours et qui ne peut s’éteindre. Cette Lumière, c’est un peu comme la signature de Dieu, c’est un Don qui vient de Lui.
« Dieu a répandu sa lumière dans nos cœurs afin que nous éclairions les hommes. » Corinthiens 3,4
Lorsque nous laissons émerger la Lumière qui vit en nous, lorsque nous la laissons vivre, notre corps, nos gestes, nos paroles, notre esprit, vibrent à l’unisson de notre cœur profond ! Et alors nous sommes bien ; nous nous sentons bien. Il n’y a plus de mensonge, plus de divergence entre notre âme et ce qui transparaît à l’extérieur. Nous vivons pleinement et vraiment Notre vie. Nous sommes en Paix avec nous-mêmes et avec ceux qui nous entourent !
Jésus, mon guide pour trouver la paix de Dieu :
Jésus souhaite notre unification. Lorsqu’il vient, ressuscité, au milieu de ses disciples, il leur souhaite la paix : « La Paix soit avec vous ! » » (Jean 20, 19)
Jésus nous propose de découvrir le chemin qui mène à la paix. Pour cela, il nous faut regarder vivre Jésus et suivre son chemin tout tourné vers Le Père.
« Il guide nos pas sur le chemin de la paix. » ( Luc 1, 79 )
« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » (Philippiens 4,6)
« La paix de Dieu surpasse toute intelligence ». (Philippiens 4,7)
« Nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce. » (Romains 5,1)
Jésus nous propose d’accueillir cette Paix forte et profonde, en nous réconciliant avec Dieu, Lumière intérieure, en entrant dans son Alliance, en le priant, en accueillant son Esprit Saint (la paix est un fruit de l’Esprit Saint).
«Ta foi t’a sauvé. Va en paix ! » (Luc 7,50)
« La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint Esprit. » (Jean 20 22)
Le geste de paix
Situé entre le Notre Père et la communion, le geste de paix est la conséquence immédiate de la prière qui l’a précédé.
Grâce au Christ, nous sommes les fils d’un même Père, membres d’une fraternité fondée sur le Frère aîné. Voilà le fondement théologique de ce geste. Dans le Nouveau Testament, la paix est liée au mystère du Christ et à l’annonce du salut.
L’œuvre du Christ est une œuvre de paix qui s’inaugure à Noël (« Gloire à Dieu et paix aux hommes »), se poursuit dans la passion (« Je vous laisse la paix, je vous donne la paix »), et s’inscrit dans la permanence de la résurrection (« La paix soit avec vous »).
La paix du Christ englobe tout le mystère pascal et nous engage, au cœur de notre foi.
Comme le credo est le texte symbole de la foi, le geste de paix est le geste symbole qui nous rappelle la nécessité de mettre en œuvre, dans nos vies et dans l’humanité, la Pâques du Christ que nous célébrons.
Il s’agit de se transmettre le Christ, notre paix, celui qui me fait dire « Père » à Dieu et qui fait de nous, un même corps dans le pain partagé.
Le geste de paix préfigure la Communion Eucharistique.
De ce fait, dans l’invitatoire le prêtre ou le diacre dit : « Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix » et non pas « Donnez-vous un geste de paix » car ce n’est pas le geste qui est en jeu mais la source du geste, le Christ, Prince de la paix, modèle de charité.
Il convient donc de trouver un geste qui ne soit ni banal, ni habituel, par exemple en se prenant les deux mains, et d’accompagner le geste des paroles qui en donnent le sens : « La paix du Christ ».
Lorsque je dis aux autres : « La paix du Christ ! », je sais vraiment ce que je leur souhaite, je sais vraiment de quoi je parle. Je veux leur donner de vivre la paix de Jésus. C’est à dire de vivre l’unité de leur être, l’unité entre la Lumière qui vit en eux et leurs actes.
C’est donc de Réconciliation avec Dieu, avec eux-mêmes et avec leurs frères dont il s’agit !
Lorsque j’entends mes voisins me dire : « La paix du Christ ! », je reçois leurs paroles comme un trésor, comme une bénédiction ! Je sais que je ne suis pas seul ; c’est tous ensemble et avec Dieu, que nous marchons vers le chemin de la Paix ; c’est tous ensemble que nous construirons la paix et l’unité ; les autres me portent dans leurs prières et je les porte aussi !
Ce geste exige aussi de faire la vérité sur nos relations quotidiennes de fraternité et de justice qu’implique l’eucharistie. Il nous alerte sur les mensonges de nos vies, nos incapacités de réconciliation.
Comment pouvons-nous êtres corps du Christ si, d’abord, nous ne sommes pas corps fraternel ?
Enfin, ce geste nous rappelle que la paix n’est pas encore arrivée en ce monde. La paix que nous nous donnons préfigure la paix à venir, celle que nous avons à construire. Nous échangeons, dans ce geste, ce que nous sommes appelés à devenir : des artisans de paix.
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Un autre petit conte :
« Dis-moi, combien pèse un flocon de neige ? », demanda la mésange à la colombe. « Rien d’autre que rien », fut la réponse.
Et la mésange raconta alors à la colombe : « J’étais sur une branche d’un sapin quand il se mit à neiger. Pas une tempête, non, juste comme un rêve, doucement, sans violence. Comme je n’avais rien de mieux à faire, je commençais à compter les flocons qui tombaient sur la branche où je me tenais. Il en tomba mille et lorsque le suivant tomba sur la branche, celle-ci cassa. » Sur ce, la mésange s’envola.
La colombe, une autorité en matière de paix depuis l’époque d’un certain Noé, réfléchit un moment et se dit finalement :
« Peut-être ne manque-t-il qu’une personne ou une petite chose pour que tout bascule et que le monde vive en paix ! «
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» Heureux les artisans de paix
Ils seront appelés fils de Dieu «