Maintenant, je fais autrement mes comptes du soir, je ne cherche plus mes taches, mais mes dettes. Je révise en mon coeur tout ce que j’ai reçu d’autrui au cours de la journée, toute cette menue bonté – ou grande – de l’homme qui m’a fait l’aumône en chemin, depuis le prêtre qui m’a dit la messe du matin, jusqu’à la bonne femme qui a cueilli dans son jardin, pour ma soupe, une poignée d’oseille. Je crois bien que cet exercice de reconnaissance si confiant, si affectueux, doit faire plaisir à Dieu autant qu’à moi-même – Bien plus que, jadis, mes fouilles de conscience – et si j’étais mère abbesse, ou simplement mère de famille, je l’enseignerais à mes enfants.