Avril ! Le mois du renouveau ; la nature se régénère au soleil timide du matin, les bourgeons précoces s’impatientent, la gelée fait encore rempart à leur éclosion et demain, par leurs teintes pastel, ils accrocheront le regard des passants pour annoncer le printemps. Avril, c’est aussi le mois qui verra éclater le grand bonheur de la Résurrection au jour de Pâques, témoignage de notre foi en la vie. Après la crise sanitaire, une crise d’un autre genre, déclarée sur fond de violence, de drame humain avec la mort en embuscade, vient percuter le monde dans toute l’abjection que représente une puissance aveugle et destructrice qui a franchi le pas de non-retour. Paradoxe, dans ce temps liturgique qui conduit au jour de la grande réconciliation ainsi que l’écrit Saint paul : « Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude , et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres, sur la terre et dans le ciel » (Col.1-19-20). Dans le bouleversement de nos vies, de nos coeurs, nous poursuivons notre route, avec, certes plus d’intensité dans nos prières pour répondre à nos angoisses, nos incertitudes. Le temps du Carême est bien avancé : nous savons déjà où nous en sommes de nos promesses, efforts, prières et partages. Quel que soit le constat, il nous faut persévérer avec humilité pour rejoindre jésus qui nous appelle et à qui nous devons prouver notre attachement et notre désir de le suivre sur le chemin de sa Passion, précédé de la Fête des Rameaux, fête très populaire marquée d’une joie fugitive mais rassurante, tant les rameaux de buis et d’olivier sont devenus les signes protecteurs de nos maisons. Ils célèbrent également l’arrivée de Jésus à Jérusalem au milieu de la foule, des palmes et des couleurs ; jour de joie qui pourtant est bien près de la croix… Ce jour là, s’ouvre solennellement la grande semaine : « La Semaine Sainte », ultime appel de Jésus pour l’accompagner jusq’au bout de sa Passion dans les moments où tout semble perdu. C’est sur une aube d’espérance que commence la veillée Pascale qui s’achève dans la lumière du matin de Pâques avec la victoire du Ressuscité de la vie et de l’amour sur la mort.