« Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme à notre ressemblance ». LIvre de la Génèse 1.26
Si l’on éprouve de la joie devant la création (un paysage de montagne, l’océan ou la forêt), on éprouve aussi une immense joie à créer. Création et créativité, ce n’est pas la même chose, diront des théologiens rigoureux. Mais n’est-ce pas le même élan de vie ? Pourquoi l’humain ne pourrait-il pas créer, lui qui est à l’image de Dieu ?
Et Dieu nous a-t-il vraiment créés ? Si oui, comment ? Il ne nous a pas fabriqués ! Comment pourrait-on créer un être libre ? Comment pourrait-on créer un créateur, une créatrice ? Cela ne peut se faire en un seul instant, comme une fabrication, cela demande du temps, toute une histoire, risquée. Et il faut intervenir le plus discrètement possible, en laissant venir, comme on élève des enfants.
Tous les artistes vous le diront : la création est un mystère. Et ce mystère de la création, nous ne le ressentons pas seulement comme des contemplatifs passifs, de l’extérieur, comme face à un ciel étoilé. Nous le percevons, ce mystère vivant, nous le ressentons beaucoup plus profondément dans l’expérience intime, quand l’inspiration nous prend.
D’où viennent, en nous, ces fulgurances inattendues, ces intuitions fondatrices, ces jaillissements que nous accueillons et transmettons ? D’où vient cette passion et cette patience pour donner corps, donner forme, et aboutir à l’œuvre réussie ? C’est la joie de la vie, des naissances et des commencements, des fondations et des réconciliations. La joie de la création et de la recréation.
La joie de participer à la vie de Dieu, d’un Dieu généreux qui ne garde pas pour lui jalousement la capacité de créer. Oui, c’est la joie d’accomplir et de prolonger sa création, par notre propre création !