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Le secret des dieux

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.  » Évangile selon saint Luc 1, 45

Une émotion très singulière surgit quand une femme confie à une amie sa joie d’attendre un enfant. Elle partage son désir d’avenir, tout en potentiel, mais, en elle, comme déjà pleinement réalisé. C’est encore si fragile qu’elle n’en parle qu’à mi-voix. Elle ne l’a pas encore vu, mais elle le ressent comme une présence entêtante qui change tout. Ce petit rien du tout fait déjà tourner le monde autour de lui. Mystère de l’origine ? Ce sentiment disparaîtra, mais à ce moment-là précisément, il est irrésistible et envahissant.

Être mis dans le secret constitue un immense privilège, le signe d’une confiance extrême, un vrai cadeau. Cette joie partagée se diffuse comme un parfum. Elle va s’étendre, elle nous échappe, elle nous dépasse, c’est une vie nouvelle. La génération suivante sacre la précédente, exige d’elle accueil et assistance, l’ordonne en sa fonction parentale et lui dévoile une bienheureuse finitude en la relativisant.

Le monde apparaît sous un jour nouveau, avec toutes ses urgences, par les yeux d’un enfant. « Mon âme exalte le Seigneur… il disperse les superbes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides… Il se souvient de son amour. »

Avoir la foi, n’est-ce pas voir le monde avec les yeux de Dieu, avec le cœur de Dieu, dans la joie de Dieu ? Il nous confie son secret, sa crainte et son émerveillement. Tout est possible, au commencement. 

Car Dieu est une mère aussi, ne le saviez-vous pas ?

Soeur Marie MONNET

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