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A l’ombre d’un seul clocher

« Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel « 

Les pèlerinages et les grands rassemblements, comme les temps de retraite et les événements festifs, sont autant de « temps forts ». Ils ont leur rôle à jouer dans la vie des chrétiens aujourd’hui. Nous consacrons beaucoup d’énergie à les préparer. Je l’ai expérimenté plus souvent qu’à mon tour, mais l’essentiel n’est pas là. On ne peut pas tous les jours battre des mains, partir à l’aventure, vivre dans l’effervescence.

Le Magnificat a résonné un jour, pour la première fois, un jour ordinaire, dans un tout petit village de Palestine et pas dans le Temple de Jérusalem.

Bien des saints ont mené une quête joyeuse du Seigneur dans le dépouillement d’un modeste monastère, dans le recueillement d’une cellule toute simple. Un lit, une chaise, un petit bureau. D’innombrables chrétiens, au cours de l’histoire, ont vécu toute leur vie à l’ombre d’un seul clocher, dans une seule paroisse, parfois riche, souvent pauvre, jamais parfaite.

C’est là que le Seigneur nous attend. S’il nous a fait signe en une occasion privilégiée, singulière, festive, à Vézelay ou à Lourdes, à Lérins ou au mont Saint-Michel, c’est pour que nous le retrouvions dans la grisaille de l’ordinaire, dans le bus ou la voiture, dans une salle d’attente… ou tout simplement à la maison, chez soi, dans cette chambre qui est mienne et qui peut devenir, si j’y suis attentif, terre d’un pèlerinage quotidien vers « les horizons de la terre et les rives lointaines » *… Deux choses sont ici nécessaires, je crois : le silence et le désir de vivre de Dieu.

Accorde-moi, Seigneur, la grâce d’aimer le silence et de désirer vivre de toi.

Frère Lionel GENTRIC

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